Grâce à Alexandre Doulut et à Sandrine Labeau, ces victimes de la Shoah ne seront pas oubliées. Le parcours de vie de chacune d’entre elles est décrit très précisément ainsi que la machinerie bureaucratique et policière qui a organisé leur arrestation, leur bref internement et leur criminelle livraison à la Gestapo. L’iconographie est exceptionnelle et la moitié des déportés récupèrent non seulement le récit exact de leur existence mais aussi la vérité de leur visage. Quant aux documents reproduits, ils sont tout aussi précieux pour éclairer chaque étape de leur parcours, contrôlé et surveillé par les autorités de Vichy.
Tous ces juifs étrangers, considérés comme apatrides, ont laissé des membres de leurs familles dispersés dans le monde et qui apprendront avec surprise que des universitaires non juifs se sont attachés à empêcher ces déportés de sombrer dans la poubelle de l’histoire. Ils seront reconnaissants à juste titre à Alexandre Doulut et à Sandrine Labeau d’avoir consacré tant de temps et d’énergie à cette mission.
Les Justes sont ceux qui ont sauvé des Juifs menacés pendant la Shoah ; parmi les nouveaux Justes qui sauvent le souvenir des Juifs menacés par l’oubli, la place d’Alexandre Doulut et de Sandrine Labeau est exemplaire. Ils ont réussi dans leur entreprise avec les armes de la passion d’aller au bout de leur recherche, de la lucidité historique, de la précision de leur travail et de la rigueur universitaire. Un travail de mémoire qui fera date.