Les Tsiganes au camp de Rivesaltes

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Quoique bien moins nombreux que les Juifs et les Espagnols, les Tsiganes ont été 1334 à être internés au camp de Rivesaltes. Ce chiffre fait de Rivesaltes le camp le plus important de l’histoire de l’internement des Tsiganes en zone sud. Telle est la principale conclusion de cette étude, qui repose essentiellement sur les registres des camps du Languedoc-Roussillon (Agde, Argelès, le Barcarès et Rivesaltes) et sur les archives de diverses préfectures, les témoignages des internés étant excessivement rares.
Autre enseignement de cette recherche : la grande majorité de ces Tsiganes étaient des nomades d’Alsace-Moselle, évacués en 1939 vers le sud-ouest, ou partis vers le sud durant l’exode en mai 1940 ou encore, expulsés par les Allemands vers la zone libre au deuxième semestre 1940.
Dans un premier temps, c’est en tant que réfugiés qu’ils sont internés ; mais l’arrivée, entre 1941 et 1942, de Tsiganes en provenance de plusieurs départements est le résultat d’une véritable politique nationale d’exclusion de la société. Mais pourquoi certains préfets n’ont envoyé aucun « nomade » de leur département dans les camps d’internement, quand d’autres convoyaient vers Rivesaltes des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants ?
Enfin, cet ouvrage démonte les mécanismes administratifs qui ont permis l’internement de centaines de Français dans un camp créé pour les « indésirables étrangers » et témoigne de l’étendue de la surveillance policière qui entoure les Tsiganes.