Pour expliquer la non-déportation de 75% des Juifs de France durant l’Occupation, c’est souvent la figure des Justes des Nations qui est mise en avant. Depuis plusieurs années une dérive tend à réduire ce chiffre au seul sauvetage. En s’appuyant sur une centaine de dossiers de demande refusée d’attribution de ce titre, les auteurs s’interrogent sur l’attitude des français moyens à l’égard des Juifs. Surtout, ils soulignent l’importance de la chronologie et du contexte local et dégagent quels autres facteurs ont contribué à la survie des ¾ des Juifs de France. Pour réaliser cette enquête obéissant aux critères de la recherche historique, les auteurs ont utilisé des sources non consultées jusqu’à présent. D’une part les Archives départementales en France, d’autre part des témoignages conservés par les Archives du Mémorial Yad Vashem à Jérusalem, de juifs ayant survécu à l’Occupation en France.
Les auteurs ont réalisé un portrait de Monsieur ou Madame « Tout-le-monde ». Autrement dit, un portrait de ces Français/es qui n’ont été ni des héros (Justes), ni des salauds (collabos). Ces derniers constituent des catégories quantitativement négligeables de la population française. Le livre règle définitivement leur compte aux historiens, ou plutôt pseudo-historiens ayant créé et diffusé le mythe d’une population française toute entière collabo, ou bien le mythe d’une France résistante dans sa totalité. La conclusion de ce travail établit que les Français/es dits M/ me Tout-le-monde, soit le gros de la population, ont contribué par leur comportement envers les juifs, de même que les troupes alliées, les Justes et la résistance juive en France, à la non-déportation de nombre de juifs. Ces Français ont illustré les bienfaits engendrés par l’éducation que dispensent les familles et l’école de la République.